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Carotte, œuf ou café ?

Un matin, une jeune femme arrive désespérée chez sa mère : rien ne va plus, ni son travail, ni son couple, ni sa situation économique. Elle pleure et parle, parle et pleure, de rage et de tristesse, encore et encore. Pendant ce temps, sa mère, qui l’écoute attentivement, commence à remplir trois casseroles d’eau et les met à bouillir.


La fille pleure et parle encore. La mère écoute attentivement. Une fois l’eau bien bouillante, la mère met à cuire des carottes dans la première casserole, des œufs dans la seconde, et du café dans la troisième.

La fille pleure et parle encore. La mère écoute attentivement. Une fois les ingrédients cuits, elle éteint le feu, vide les casseroles de leur eau, et les place sur la table, côte à côte, en face de sa fille.

La fille pleure et parle encore. Elle s’arrête, observe les casseroles et lui dit : « Mais qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi ce repas ? ».


Et la mère répond : « Prends ces ingrédients, et dis-moi ce que tu vois, dis-moi ce que tu sens. ». La fille touche, goûte et réponds : « Les carottes sont molles, les œufs sont durs, et le café est fort, riche et parfumé. » La mère dit : « Et pourtant, tous sont allés dans la même eau, non ? » La fille répond : « Bien sûr. Et alors ? Que veux-tu dire ? »



Et la mère explique :

« Carottes, œufs, et café, tous ont été confrontés à l’épreuve de l’eau brûlante. Mais dans cette adversité, ils ont tous réagi différemment :

  • La carotte, qui était dure et craquante à l’extérieur et qui semblait forte, est ressortie molle ;

  • L’œuf, qui était fluide et sans consistance à l’intérieur et qui semblait si fragile, est ressorti dur ;

  • Et le café… Ah, le café ! Ce n’étaient que de petits grains, mais ils ont réagi différemment du reste : l’eau a changé les autres ingrédients, mais ici, c’est le café qui a changé l’eau !

Alors, mon enfant, quand tu te retrouves confronté à l’adversité, que veux-tu faire ? La douleur te fera-t-elle perdre toute ta force ? Te rendra-t-elle au contraire dure et inflexible ? Ou bien… Est-ce que c’est toi qui transformera les choses, et fera de tes obstacles des tremplins, pour libérer toute ta richesse, ta saveur et ton essence ? Veux-tu que les choses te changent ou veux-tu changer les choses ?


La prochaine fois, pose-toi cette question : « Qui veux-tu être ? Une carotte, un œuf ou un grain de café ? »


Réécrit d’après une parabole

du pasteur Bernard Delépine

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